Après deux années de lutte acharnée, les travailleurs américains obtiennent en 1886 la journée de 8 heures. Pour obtenir la même chose, les travailleurs français attendront le 1er mai 1919. Depuis ces événements, le 1er mai est devenu un symbole, et la fête du travail est célébrée partout dans le monde. Traditionnellement, les organisations syndicales défilent ce jour-là afin de célébrer les luttes ouvrières et l'amélioration des conditions de travail de tous les travailleurs. En France, comme en Belgique, Allemagne, Sénégal, Italie, Espagne, Luxembourg et Portugal, la fête du Travail est un jour férié. Mais cette année dans l'hexagone, la fête du Travail a un goût amer après le passage en force de cette nouvelle réforme des retraites. 

 

1er mai 2023 : une fête du travail au goût amer

Cette année, la fête du Travail aura un goût amer pour de nombreux salariés du public comme du privé. Les Français se sont fortement mobilisés pendant ces dernières semaines afin de dire leur opposition à cette nouvelle réforme des retraites. En vain ! Le Gouvernement Borne et le Président Macron ont décidé d'être sourds à la contestation de la rue et ont choisi de passer en force avec le 49.3. Loin d'affaiblir la mobilisation, la méthode a choqué des milliers de travailleurs, contraints de travailler deux années de plus. Les jeunes aussi ont été choqués et se sont investis dans cette lutte. Les organisations syndicales, dont la CFE-CGC, ne baissent pas la garde. Jusqu'au bout, nous clamerons notre opposition à cette réforme brutale et injuste. 

 

Quand le travail n'est plus une fête

Car deux années de plus, ce n'est pas rien lorsqu'on souffre physiquement à cause de son emploi comme des milliers de travailleurs. Deux années de plus, c'est interminable quand on a un métier pénible et fatigant. Deux années de plus, c'est peut-être deux années encore à devoir chercher du travail tant notre pays met les seniors sur la touche du marché du travail. Avec une réforme de l'assurance chômage fin 2022 qui a précarisé les demandeurs d'emploi et stigmatisé leur statut. Nous venons de traverser des années difficiles avec la pandémie. Nous constatons tous les jours les répercussions de l'inflation sur nos courses et achats du quotidien. Les Françaises et les Français ne parviennent plus à vivre dignement de leur travail. Et il faudrait continuer deux années de plus ? Si seulement l'allongement des cotisations nous assurait une retraite digne, nous pourrions comprendre. Mais ce n'est pas le cas, malgré les affirmations du gouvernement. 

 

Les syndicats, plus nécessaires que jamais pour défendre tous les travailleurs

À la CFE-CGC, nous sommes mobilisés depuis le premier jour pour défendre les droits à la retraite de tous les travailleurs. Nous avons participé à toutes les manifestations, à Paris, Lyon, Marseille. Dans les grandes villes, comme les moyennes. Car cette réforme des retraites est injuste pour tous ! Depuis de nombreuses années, nous alertons les gouvernements successifs sur la nécessité de redonner du sens au travail. De prendre en compte la pénibilité de nos activités, et nous sommes bien placés dans la restauration collective pour en parler. De travailler sur l'emploi des seniors. De garantir le pouvoir d'achat. Le travail est une chance s'il est accompli dans de bonnes conditions. S'il est épanouissant. Si chacun est respecté et reçoit une rétribution juste pour son activité.

 

Redonner du sens au travail

Au-delà des années de travail supplémentaire, ce sont les conditions de travail et la perte de sens qui nous interrogent. Tous les délégués syndicaux CFE-CGC dans les entreprises font ce constat unanime : les conditions de travail se dégradent partout. Burn-out, épuisement professionnel, arrêts maladies : les chiffres explosent partout en France, dans tous les secteurs d'activité. Les cadres et agents de maîtrise ne sont pas épargnés, au contraire. Pourtant, nous savons qu'un changement est possible. Nous sommes convaincus que le travail peut être épanouissant. Que les richesses peuvent être partagées. 

 

Restaurer la confiance 

La confiance, c'est le thème du grand document publié par la CFE-CGC à la veille des élections présidentielles de 2022. Nous avions envoyé toutes nos propositions aux candidats car il nous semble indispensable de retisser le lien de confiance entre toutes les forces vives de notre pays. « La crise est partout, tout le temps et contribue à créer un climat de défiance, analyse François Hommeril. Dans ce contexte, notre ambition est de proposer des solutions sécurisantes pour recréer de la confiance dans la capacité de chacun à se projeter dans son propre avenir. Sans cela, il n'y a ni progrès ni croissance économique. » Ce document de 200 pages résume les chantiers indispensables pour la France : développement durable, croissance, emploi, pouvoir d'achat. Nous espérons que ces dernières mobilisations et cette fête du Travail seront l'occasion de nous pencher collectivement sur le monde que nous souhaitons construire demain.

 

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